Le roc Jean Iraçabal et la flêche Bernard Duprat.
Bayonne évolue toujours dans l’élite mais plus au sommet, c’est une évidence à laquelle les nostalgiques de la belle époque doivent se résoudre. Les titres, il convient de les chercher dans les équipes annexes, la réserve championne de France en 1963, les Juniors B champions de France en 1964.
L’équipe une se qualifie régulièrement en phases finales, sauf en 1963. Toutefois, souvent l’AB sera éliminé en seizièmes ou parfois en huitièmes de finales comme en 1961 face à La Rochelle (3-5) et en 1968 contre Toulon (13-20). La meilleure année de la décennie sera 1964, l’Aviron se qualifiant en quart de finale après avoir éliminé Montauban (8-6) puis le Racing Club de France (3-3), pour ce qui constitue une revanche sur le passé. Se présente ensuite la section Paloise face à nos bayonnais, le futur champion de France béarnais passera difficilement l’écueil basque (6-11).
Rien de bien folichon sur le plan des résultats, alors focalisons plutôt l’attention sur deux hommes, un avant et un trois-quarts dont les étincelles rejailliront du bleu ciel bayonnais au bleu de France.
Jean Iraçabal et Bernard Duprat font le bonheur et la fierté de Saint Léon, apparaissant dans le groupe dès 1963.
Jean Iraçabal.
Il est né le 6 juillet 1941 à Larressore. Ce pilier de 1m78 pour 100 kg a fait toute sa carrière à l’Aviron. Le roc basque, fer de lance du paquet bayonnais, sera craint pour sa rudesse sur tous les terrains de l’hexagone. En 1968, l’équipe de France fait appel à ses services qu’il mettra à disposition à 34 reprises jusqu’en 1974. Vainqueur du Tournoi des 5 nations en 1970 à égalité avec le Pays de Galles, il fait incontestablement parti des plus grands piliers de l’histoire du rugby national.
En 1975, il reçoit la médaille d’or de l’AB et termine sa carrière sportive à l’Aviron en 1978. Employé municipal à Bayonne puis terrassier à son compte, il est devenu propriétaire d’une entreprise de travaux publics.
Bernard Duprat.
Né le 17 juillet 1943 à Bayonne. Il intègre l’effectif de l’équipe fanion en 1963 en évoluant à l’aile. L’équipe de France enrôle ce fantastique pur-sang (en 1966) qui portera le maillot Bleu à 15 reprises jusqu’en 1972. Duprat fait partie de l’équipe qui a battu les Springboks en Afrique du Sud en juillet 1967. Il marque 9 essais et surtout remporte le Grand Chelem en 1968.
Sa carrière bayonnaise se termine en 1976 mais pas sa carrière rugbystique. L’Anglet Olympique et l’US Mouguerre auront l’honneur de le voir jouer sous leurs couleurs. L’après rugby sera consacré au domaine de l’hygiène animale pour le compte du Ministère de l’Agriculture.
Groupe type dans les années 60 (saison 1964-1965).
Duprat – Dupruilh – J. Mendiboure – Ducalux – Bafcop – Alleaume – Ch Mendiboure – J. Iraçabal – Saussié – Lalanne – Hiriberry – Laharrague – Carli – Dufourg – Champagne – Alchutéguy.
Maurice Celhay président.
Nous avions quitté la présidence de l’Aviron Bayonnais avec le départ d’Henri Grenet en 1959. Robert Lahet reprendra le flambeau puis fera place à Maurice Celhay en 1965. Revoilà notre attaquant dont le dernier match fut un quart de finale gagné en 1950 contre Montferrand, qui vient s’assoir au poste de président. Il l’occupera onze ans jusqu’en 1976, avant de laisser la place à un autre Grenet.
Son administration sera celle de la stabilité, l’aura dont il est pourvu suffisant à le faire respecter. Les résultats sportifs verront l’Aviron se qualifier régulièrement en phases finales avec un quart de finale perdu contre le grand Béziers dans la décennie suivante dont nous parlerons plus tard.
Revenons au passé afin de mettre en valeur son illustre parcours.
Maurice Celhay
Né le 17 Mai 1911 à Saint Palais. Il débute à l’Aviron Bayonnais en 1930 au poste de trois-quarts centre ou d’ailier gauche jusqu’en 1950, la légende lui attribue plus de 1000 essais ! Il a 6 sélections en équipe de France de 1935 à 1937 dont la première contre l’Allemagne. Maurice Celhay possède le plus beau palmarès individuel de l’Aviron où il fut capitaine avec 2 boucliers en 1934 et en 1943, un Challenge Yves du Manoir en 1936 et une finale de championnat perdue, en 1944.
En dehors du rugby il a exercé le métier de libraire, une librairie porte d’ailleurs son nom à Bayonne, rue de la Salie. Il a également publié un livre en 1975 : « Quand je portais le maillot bleu et blanc : 1930-1950). Mobilisé aux Chasseurs Pyrénéens pendant la guerre, Chevalier des Palmes Académiques, Médaillé militaire, Médaillé de Bronze de la FFR en 1973.
Maurice Celhay décède en 1980 à l’âge de 69 ans, c’est un grand Monsieur qui fait partie des grands noms de l’histoire de l’Aviron qui disparait.